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Photographie

Marche des Fiertés de Dijon – Edition 2014

Franc succès pour cette Marche des Fiertés gaies, lesbiennes, bi et transgenres du 17 Mai 2014 ! J’ignore à peu près combien on devait être. Des chiffres disent 600. Pour ma part je tablerai sur 1000 et un peu plus. Enfin bon.

J’ai pu couvrir l’évènement en photos. Je me suis occupée des vues en ultra-grand angle, @juju666 s’est occupée des portraits au 50 mm.

Donc les photos sans plus attendre, parce que bon.

Un grand Soleil nous attendait, avec des températures très clémentes, presque estivales ! Le bonheur.

Donc le char de CIGaLes, déco en partie supervisée par mes soins ^^

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Et le départ du cortège depuis la Place Wilson.

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L’arrivée Place de Libération, avec les discours des différentes associations.

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Une très belle journée.

 

Ternie pour ma part par des évènements dans la vie de la personne qui partage mon cœur (transphobie parentale) qui me font penser que ces marches militantes doivent continuer à servir à quelque chose, pour les droits de toutes et de tous. Pour le respect, pour l’égalité, pour la bienveillance. Bi-e-s, lesbiennes, pan, asexuel-les, trans (FtM, MtF, neutres, fluides), intersexes, gays ! La fin du sexisme et de l’hétéropatriarcat cisgenre (ça, ça va pas plaire à tout le monde, mais si y en a qui veulent pleurer du haut de leur privilèges, je veux bien leur donner un cookie).

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Retour vers le Futur THS 12ème Mois THS 1ère Année

1 an de traitement hormonal !

 

Donc le 11 Mai dernier je fêtais mes 29 ans, mais également mes 1 an de Traitement Hormonal Substitutif (THS). L’occasion pour moi de revenir sur cette année passée.

Ce fut riche ! Une vraiment belle année. Après m’être débattue pour obtenir mon THS, et ce fut une bataille assez délicate, notamment éviter l’écueil de l’équipe médicale de Marseille, dirigée par la transphobe Bonieberale (bref, l’une des pires équipes de France), le 30 Avril j’obtenais enfin mon précieuse sésame vers des transformations de mon corps, pour le rendre plus conforme à l’idée que je me fais de ma propre féminité. Et le 11 Mai, j’ouvrais ma TransBox et prenait ma toute première dose. Quelle excitation ! Savoir que ces quelques molécules allaient progressivement effacer ce que je n’aimais pas chez moi. De bourgeons mammaires obtenus en 1 mois, en développement de mes seins les mois qui suivent, les changements furent assez efficaces, et je fut équipée d’une jolie poitrine bonnet B. Mes hanches ne tardèrent pas à suivre en augmentant légèrement en taille, prononçant une cambrure assez présente.

Mais… Récemment j’ai eut la frayeur d’apprendre, suite à une troisième prise de sang, que mon taux en œstradiol 17ß étaient bas. Vraiment bas. Petit point hormonal :

Testostérone pré-THS………… 5.44 µg/L
Testostérone THS+3 mois……0.39 µg/L
Testostérone THS+11 mois…..0.52 µg/L

Œstradiol pré-THS………………24 ng/L
Œstradiol THS+3 mois…………36 ng/L
Œstradiol THS+11 mois………..18 ng/L

Bref, je me retrouve avec un taux d’œstradiol en nette diminution. Et c’est pas bon, car je ne suis même plus dans les seuils bas d’une femme cisgenre. Donc récemment, avec l’appui de ma généraliste, j’ai doublé la dose d’œstrogènes.

Mais je crois avoir isolé les cause de tout ce marasme hormonal… A la fin du mois de Décembre j’ai vécu une profonde blessure sentimentale, s’en sont suivit des états dépressifs à répétitions… Je ne buvais plus d’alcool depuis que j’avais entamé mon THS, j’y suis revenue, parfois sans vraiment doser. Et tout ceci a fait que mon THS était moins important, plus routinier, et je le prenais plus tard.
Plusieurs observations. Le moral possède une force plus importante que l’on croit sur le métabolisme. Mes seins s’étaient brutalement arrêtés de croître début Janvier. Depuis, pas la moindre évolution. Depuis peu, avec la prise d’un THS plus costaud, je retrouve quelques petites douleurs à la pression. Seconde observation : L’alcool était pris dans des horaires similaires à la prise de mon traitement. Or, l’alcool est reconnu pour altérer les traitements (et pas que THS, bien d’autres). Encore une fois, le fait d’avoir repris l’alcool début Janvier coïncide parfaitement avec l’arrêt de mes changements morphologiques. Et dernière observation : L’heure de la prise du THS. Avant je le prenais vers 18h-19h. Et tout allait bien. Depuis Janvier, je le prenais tard, très tard, souvent vers 1h du matin, avant de me coucher. Ma généraliste m’a bien confirmé que le moment le plus efficace de la journée pour les hormones c’est le début de soirée.

Depuis trois semaines, j’ai cessé de boire de l’alcool.

Depuis trois semaines, mon moral va mieux. Bien mieux. Mes blessures sentimentales se comblent. Car j’ai rencontré l’amour. Le vrai. Celui qui marche dans les deux sens. Cela fait depuis le 23 Avril que nous sommes ensemble, et je flotte sur un nuage.

Et depuis deux semaines, je prends mon THS comme avant, c’est à dire entre 18h et 20h.

Je reprends contrôle de la situation, et je me sens mieux. Au moment où j’écris ces mots, mes seins sont de nouveau légèrement douloureux. Signe de reprise de la croissance ?

Mais rassurez-vous, j’ai toujours été confiante et déterminée dans ma transition, et ce ne sont pas quelques chiffes inquiétants qui vont me déstabiliser, croyez-moi !

Durant cette année, j’ai quitté Martigues pour Dijon. Je m’y plaît vraiment. Même s’il reste encore à régler le problème d’avoir un vrai job et un vrai chez moi, tout se passe plutôt bien. Je milite désormais au sein du centre LGBT CIGaLes, j’y suis administratrice, et je dois dire que c’est une très belle chose pour moi. Je peux enfin contribuer à quelque chose qui me touche de près.

J’entre désormais dans ma 2ème année de THS. Avec à la clé, peut-être, un voyage en Thaïlande.

Cet article, je le dédie à la personne qui partage mon cœur, comme un éclat de lumière dans les Ténèbres qui m’enveloppaient auparavant.

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Photographie Pré-THS Retour vers le Futur

Fragments du Passé…

Je recherchais une photo dans mes archives quand j’ai eut l’envie de parcourir le dossier /2012/11/ de mon disque dur. A l’intérieur des photos de Décembre 2012. Puis celles-ci prirent sens sous l’angle de ma transition. Lieux de coming-out, lieux de souvenirs… A l’approche de la fin de ma première année de THS, je vous propose ces quelques mots concernant mon passé.


La façade de cette école c’est celle que je fréquentais lorsque j’étais en CP. Une lointaine époque pour moi. 1991/1992. Morceaux de mémoires qui constituent un puzzle désormais difficile à assembler correctement… A cette époque je n’étais pas encore troublée par toutes ces questions sur mon identité, mais quelques certitudes tout de même. Je préférais jouer avec les filles, même si leur univers me semblait définitivement hermétique. Les jeux de garçon m’ennuyaient… Je passais mon temps à rêver, seule dans la cour située à l’arrière de ce bâtiment d’un petit village du Périgord du Sud. « École de Filles ». Comme une résonance en moi, de ce passé encore plus ancien où les garçons et les filles devaient faire la classe séparément.

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Vue sur le vallon de Luminy. Nous sommes plus tard. Bien plus tard quand je parcours ces lieux. Les sommets que l’on voit ici, je l’ai tous parcouru. Leur vallons aussi. Et c’est perchée sur la colline de Vaufrèges, à l’Est de Marseille, que je commençais à m’exercer la voix, pour lui donner un rendu plus féminin. Difficile travail qui à l’époque ne me satisfaisait guère… Nous sommes début Décembre 2011. Et les choses vont s’accélérer…

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Encore Marseille. Encore ces roches éclatantes au Soleil sur ce ciel si caractéristique. Avec mon ami Olivier nous arpentons la Muraille de Chine, véritable défilé rocheux d’une splendeur qui n’a d’égal que sa dureté. C’est plus haut que je confierai à cet ami ma transidentité. Mon deuxième coming-out. Le premier ayant été réalisé devant l’écran froid de ma dalle LCD, jeté sur quelques pixels bien trop limités pour en exprimer toutes les nuances. Cet ami m’écoutera. Sera attentif. Compréhensif. Bienveillant. Merci Olivier.

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La fin du mois de Décembre. Repas de Noël avec la famille de mon père. Nous sommes en Gironde. Je pars pour une marche avec ma mère. Et je lui confie ma volonté d’abandonner cette vie de jeune homme qui ne me convenait plus, qui me mettait mal à l’aise, qui me dégoûtait presque. Ma volonté d’être une femme. D’être moi, tout simplement. Elle m’écoutera aussi, mais craintive. Son fils n’est pas tellement un fils. Nous converseront le long de cette route qui borde un champ. Cela sera intense, fort. Elle comprendra. Cette vue a été prise lors du retour à la maison de ma grand-mère.

Merci maman.

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Ce passé est avec moi, il est en moi. Il fait partie de moi. Je ne le regrette pas. Tous ces moments privilégiés avec mes amis, ma famille pour leur faire comprendre ma détermination sont précieux. Maintenant je suis libre. Fière d’être moi.

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Photographie THS 11ème mois THS 12ème Mois THS 1ère Année

THS – 11 Mois & Et shooting en public au Jardin de l’Arquebuse, à Dijon

Et donc dans un mois, ce seront les UN AN de traitement hormonal ! Ça va vite hein ^^

Je n’ai pas grand chose à dire, si ce n’est deux choses :

  • Je suis officiellement administratrice au sein de l’association LGBT de Bourgogne CIGaLes. J’y suis plus spécialisée dans ce qui concerne les questions transidentitaire, et techniquement parlant apporte mes compétences en graphisme (je suis par exemple l’autrice de l’affiche de la Marche des Fiertés qui se tiendra le 17 Mai à Dijon, dans le cadre d’une semaine contre les LGBTphobies. Je vous en ferai part plus tard ;
  • Cette première séance d’épilation LASER fut très efficace et c’est un réel bonheur de trouver une peau douce et bien lisse :). Mais la repousse commence à se faire sentir, une 2nde séance ne devrait pas tarder à avoir lieu.

Le 31 Mars dernier c’était la Journée Mondiale de la Visibilité Trans, et j’ai donc publié des photos que je n’avais pas publié ici. En voici une.

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Et en ce jour bien ensoleillé, et un peu pour célébrer ces 11 mois accomplis, une séance de photos en extérieur, au Jardin de l’Arquebuse, à Dijon. J’ai fait ça en public donc, un peu stressée avec ces gens autour 😀 La robe que je porte, certain-es doivent la reconnaître. C’est celle que je portais lors d’un autre shooting réalisé l’an dernier. L’occasion de voir les changements ;).

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Medias TransMilitantisme

Top 3 des questions à ne surtout pas poser à une personne transgenre

L’autre jour je discutais transidentité avec une personne cis’ qui voulait en savoir un peu plus. Soudain elle me demande mon ancien prénom. J’ai dit : NON. L’occasion pour moi de lister ici les trois questions à ne jamais poser à un-e Trans quand on discute avec ellui.

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Addendum. Suite à des réactions appelant à nuancer les propos sous-cités, je me dois de rajouter une petite note. Ce que je propose en suite de chaque question n’est pas un modèle type de réponse à apporter. Il va de soi que je n’incite pas à répondre de façon violente et brutale. Je n’appelle pas à la fermeture totale et hermétique sur ces questions. C’est plus une ligne de conduite adressée aux cisgenres vis-à-vis des personnes transgenre quand on découvre qu’on en a un-e dans son entourage, ou bien quand, à l’occasion d’une soirée, on découvre que l’on est trans. Je pars du principe de base que l’on doit nous respecter et ne pas chercher à connaître des choses de nous que l’on ne souhaiterait pas voir s’étaler sur place publique. C’est juste une série de bonnes pratiques à avoir.

1 – «C’était quoi ton ancien prénom ?»

Non. Désolée mais non. Cette question au demeurant triviale est une terrible tentative de vouloir extirper un passé oublié. Pendant une partie plus ou moins longue de sa vie, la personne transgenre a vécu avec ce mauvais prénom qui ne lui corresponds plus, et par conséquent ne veux plus rien avoir à faire avec. Et oubliez aussi le « jeu de devinette » consistant à faire une liste de prénoms dans le but de faire avouer à la personne son ancien prénom. C’est tout sauf drôle ! Même dans le milieu militant LGBT, il m’est arrivée d’apprendre qu’un responsable associatif avait sorti : «Allez, dis-moi son ancien prénom, c’est pour rigoler !» Non. Ce n’est pas drôle. C’est de la transphobie, au sens où l’on invisibilise totalement ce qu’est la personne transgenre actuellement.

2 – «Mais alors ? T’es opéré-e ?»

«Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Je t’ai demandé moi si tu es circoncis / t’es faite raccourcir les petite lèvres parce qu’elles pendaient trop ?». Cette question est une terrible tentative de rentrer dans le plus intime de la vie d’un-e trans. On évite. Encore une fois : SEXE et GENRE ne sont pas du tout dépendant l’un de l’autre ! Et ce n’est pas le sexe qui définit une identité de genre. De plus, bon nombre de trans ne veulent pas faire d’opération de reconstruction vaginale ou pénienne. Enfin, ce qui se passe entre nos jambes ne regarde que NOUS. Vous, ça ne vous regarde pas. Pas plus que la taille de votre pénis ou l’aspect de vos petites lèvres.

3 – «Je peux voir des photos de toi d’avant ?»

Même topo que pour l’ancien prénom. Cela concerne un passé que la personne transgenre préfère garder pour ielle, et c’est un passé qui ne concerne qu’ielle. Un passé parfois douloureux. Derrière cette question des anciennes photos il y a bien souvent l’envie de voir comment la personne a évolué. Et donc ? Cela ne vous regarde pas. C’est de l’irrespect et encore une tentative de rentrer dans la vie privée de la personne.

Et encore, ce ne sont que 3 des questions les plus intrusives et les plus chiantes. Il y en a d’autres…

Si toutefois une de ces 3 questions venait à être posée, mon attitude est de ne pas y répondre et d’expliquer pourquoi, histoire que la personne ne reproduise pas ces erreurs plus tard 😉

Enfin, rappelons que ces règles de bonne conduites non-intrusives sur la vie des trans n’est absolument pas respectée par encore trop de médias, qui continuent à rappeler l’ancien prénom de la personne trans, font de longs paragraphes sur l’opération de reconstruction du sexe, n’hésitant pas parfois à diffuser d’anciennes photos (surtout dans les émissions de télévision).

Et pour conclure : Si la personne transgenre souhaite évoquer son propre passé, c’est d’ielle que cela doit provenir. Mais cela est rare…

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Medias TransMilitantisme

[Lecture] “Changer de Sexe – Identités Transsexuelles”

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Alors voilà. Chez CIGaLes (Centre LGBT Dijon – Bourgogne, dont je suis adhérente et administratrice), nous avons une bibliothèque assez fournie avec une littérature assez riche. Un bouquin était bien caché. Sa couverture assez peu attirante, est la facade d’un livre qui dit tout haut tout un tas de choses que j’avais assez de mal à exprimer clairement. Pourquoi « couverture peu attirante ». Car la présence du mot « sexe » semblait annoncer un ouvrage encore centré sur le sexe des trans, dont on verra plus tard, on se contrefiche.

Ce livre est écrit par deux femmes trans : Alexandra August-Merelle et Stéphanie Nicot, fondatrices de l’association Trans Aides. Rédigé en 2005, il présente un état des lieux sur la transidentité en 2005, qui n’a hélas que bien trop peu changé, quasiment 10 ans plus tard…

D’emblée les première pages rassurent : le vocabulaire sera clair, précis et non-pathologisant. Aussi sera employé de façon systématique « personnes transgenre », « Trans », « MtF », « FtM », « Cisgenre », etc. Bref tout un glossaire crée par les Trans et que nous nous sommes appropriés. On sent que la suite de la lecture sera agréable.

Plutôt que de vous faire une analyse détaillée et profonde de ce livre, je vais me contenter de mettre une série de citations que je trouvais vraiment justes, percutantes. AVERTISSEMENT : certains passages peuvent déclencher de douloureux souvenirs.

«Les proches prétendent souvent […] que l’usage du nouveau prénom féminin est un détail de l’histoire… Pour une trans, c’est tout simplement vital.»

«Seuls, les psychiatres et les magistrats s’évertuent à désigner les [trans] par leur sexe d’origine.[…] Dé-nommer, c’est déshumaniser.»

«L’ennui, pour nos amateurs de petites cases, c’est qu’une Transgenre n’entre -par définition- dans aucun schéma binaire, et ses partenaires non plus…»

 

«Les trans couchent souvent entre elles…»

Où, quand le rejet cisgenre entraîne une ghettoïsation entre trans, condamnées dès lors à ne sortir qu’entre elles, invariablement si elles sont hétéro, bies ou lesbiennes.

«[A propos des IST] Placer les trans en situation d’insécurité psychique et sociales, c’est les pousser à des conduites à risques […] On ne dira pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’une volonté délibérée de l’état de parier sur une “éradication blanche”, mais on voudrait y parvenir qu’on n’agirait pas autrement.
[…]un néo-vagin est tout aussi contaminable ou contaminant qu’un vagin cisgenre.»

Gros passage sur les IST (Infections Sexuellement Transmissibles). Il est bon d’insister là-dessus car les trans sont des personnes encore très touchées, une population à risque, très sensible.

«Concevoir le passage au féminin comme un abaissement, c’est la vision typique d’une femme qui a intériorisé la domination masculine»

A propos de Colette Chilland, psychiatre transphobe s’il en est.

«Le diagnostic va donc se poser sur la constance à demander et à souffrir du besoin de changement, c’est pourquoi une période de deux ans d’observation a été fixée»
Mireille Bonierbale, psychiatre. “Questions Face Au Transsexualisme“, 1998. [Cette psy exerce toujours, dans l’équipe de Marseille, NDA]

«On rappellera donc à ceux qui mentent délibérément aux personnes Trans, et à l’opinion, en prétendant qu’elle est « obligatoire », que cette période d’observation de deux ans n’est nullement un impératif légal.»

Juste après ce passage, je découvre avec effroi qu’il n’y a pas si longtemps on pratiquait des séances d’électrochocs sur les trans… Et qu’il est intéressant de découvrir que les psy qui osaient pratiquer ce genre de choses sont à la tête des … équipes « officielles » ! Vous serez fascinés d’apprendre aussi que l’Ordre des Médecins a été fondé sous le Régime de Vichy, et qu’il était de bon ton à l’époque -au sein de cet ordre- de livrer aux Allemands les médecins Juifs. J’imagine que de nos jours, cette culture de la déshumanisation s’est tour à tour projetée sur les homos, puis sur les trans.

 

«Un certain nombre de transgenre s’imaginent qu’elles deviendront de “vraies femmes” grâce à leur opération génitale. Pourtant, une vaginoplastie n’est pas un passeport pour la féminité.»

«Quand on voit les photographies de néo-vagins réalisés en France, on se demande devant quel film d’horreur on se trouve. Surtout en découvrant que ces prises de vues n’ont pas été effectuées en cours d’opération mais six mois voire un an après intervention.»

Note : cela est vrai encore pour la très très grande majorité des opérations réalisées en France. MAIS. Les choses commencent à bouger un peu de ce côté là. En effet, un chirurgien s’est posé les bonnes questions et a pris l’initiative d’aller se former sur les opérations de reconstructions pratiquées au Canada, en Thaïlande, etc. Les retours concernant ses opérations sont positifs. Il reconstruit un véritable appareil génital féminin (petites et grandes lèvres, clitoris et vagin) en étant très inspiré des techniques étrangères. Il travaille actuellement au sein du GRETIS de Lyon et il s’appelle Morel Journel. Et il réalise aussi des phalloplasties, qui sont d’après les retours que j’en ai de très bonnes qualité !

«C’est donc abordable pour beaucoup, mais toutes ne peuvent accéder des vaginoplasties de qualité, comme les jeunes Trans scolarisées sans travail ou confrontées à une famille hostile, et les filles sans emploi ou dans la précarité ; tout le monde n’a pas non plus une vie sociale riche, avec des amis fidèles et argentés susceptibles de prêter de l’argent. Tout le monde n’est pas non plus fonctionnaire ou assimilé pour avoir facilement un prêt bancaire à la consommation.»

En effet. Il faut bien prendre conscience que les trans c’est comme pour tout le monde : y en a des fortunées qui peuvent tout se payer en un rien de temps et n’avoir aucun soucis pour se payer le laser et/ou l’électrolyse, les opérations (pas que la vagino, mais les autres), ainsi que les consultations ; y en a des qui arrivent à boucler leur fin de mois mais qui doivent faire attention et donc des concessions, quite à devoir attendre plusieurs années ; et celles qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, qui n’ont même pas les moyens de consulter un médecin généraliste pour avoir leurs ordonnance et qui par conséquent sont plus ou moins contraintes à l’automédication via le marché noir pour se faire filer leur THS. Dans cette dernière situation, la transition est souvent vécue comme un calvaire, avec souvent des pauses dans l’hormonothérapie, avec tous les risques de santé que cela peut entrainer, un corps qui tarde à être modifié, des poils dont il devient difficile de se débarrasser, et je ne parle pas des opérations qui deviennent dès lors inaccessibles.

 

«[…]certaines Trans croient se distinguer en passant du clan des non-opérées au club très fermé des opérées. […] valoriser en dévalorisant les autres n’est jamais signe de bonne santé mentale ni d’épanouissement personnel.»

Petit clin d’œil à ces trans qui se permettent de juger les autres du haut de leur opération et qui trouvent gerbant d’imaginer une femme avec une pénis.

 

«Voter, voilà l’acte citoyen par excellence. Une Trans, elle, a le choix entre s’abstenir ou être publiquement désignée. Dans un bureau de vote, la loi impose en effet d’annoncer à haute et intelligible voix les noms et prénoms de la personne[…]. Les autres électeurs voient une femme et on annonce Stéphane, Louis, Gaston.»

Ou comment se faire outer dans tout son quartier en trois coups de cuiller à pot.

«Pour résister, les personnes Transgenre ont à leur disposition l’article 9 du Code Civil (Loi n° 94-653 du 29 Juillet 1994).»

Attention, extrait d’analyse d’un légiste (gynécologue). Car bien trop souvent, le procureur veut une preuve tangible de l’opération ou non de la trans :

«elle est vêtue de façon très féminine avec une mini-robe arrivant au dessus des genoux […] on met en évidence l’orifice du néo-vagin qui acceptera sans difficulté un doigt large.».

Voilà voilà, ou comment organiser le viol légal… Et :

«Tous ceux et celles qui ont été violés sont marqués à jamais : égalité, fraternité, c’est pour la rime !»

J’insiste là dessus. C’est du VIOL. Personne, ni même l’Etat, ne devrait forcer une personne à écarter les cuisses pour estimer si le néo-vagin d’une trans est compatible avec la réception d’un pénis (c’est ce qui est recherché, faut pas se leurrer). De même, que ces pratiques honteuses, d’un autre temps, consistant en la mesure précise du pénis d’une trans et vérifier la stérilité de l’organe. Et si ça va pas => Article 9 du Code Civil, et Article 8 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (arrêt du 25 Mars 1992). Je rappelle que ces procédures honteuses sont encore demandées pour qu’une trans puisse changer son État-Civil !

«En France, l’État ne lutte pas contre les discriminations qui frappent les Trans, puisqu’il les organise.»

 

Dans la conclusion :

«Avant leur transition, elles avaient le statut privilégié culturellement dévolu aux hommes. Après leur transition, elles ne peuvent être dupes des modes d’exercices de la domination masculine. Les femmes cisgenre, elles, sont tellement habituées à la subir qu’elles l’ont intériorisée et la voient parfois plus.»

Donc une excellente lecture, que j’ai englouti en l’espace d’une journée à peine. Faut dire que le discours est clair, passionnant, et démonte nombre de clichés. On se rends compte qu’en 10 ans, peu de choses ont évolué : équipes « officielles » qui s’imposent comme passage obligatoire, psychiatres cyniques aux méthodes douteuses, changement d’Etat-Civil soumis à la condition d’être violé-e, car toujours AUCUNE LÉGISLATION permettant aux Trans de pouvoir changer leur identité de façon libre et gratuite ! Manque cruel d’intérêt des chirurgiens pour les opérations de vagino/phalloplasties. Toujours aucun remboursement des opérations réalisées à l’étranger alors que celles-ci coûtent moins chères et sont nettement mieux réalisées.  Toujours aucune protection légale des trans vis à vis de la transphobie. Et j’en passe…

Une note quand même concernant l’équipe du GRETIS de Lyon. Même si tout n’est pas encore parfait, c’est à ma connaissance la seule équipe qui prends en charge des trans hors-parcours et qui les intègre en cours de parcours, sans leur demander de tout recommencer.

Least but not last, ce livre est librement consultable en ligne ici.