Franchir le cap. Oser. Pour moi désormais, c’est la seule et unique voie. Je sais ce que je ne veux plus : être un homme. Et le plus tôt sera le mieux. Je ne veux plus faire ne serait-ce que 5 années de plus dans cet état. Je veux pouvoir m’exprimer totalement, ouvertement, montrer aux autre qui je suis. Exprimer cette sensualité. Être moi, enfin moi. Trop longtemps j’ai mis au silence tout ça, allant jusqu’à faire la sourde oreille. C’est fini.
Mon prénom m’a aussi causé problème. Aucun équivalent féminin connu. J’avais une nouvelle fois tort. Il existe un : Damia ! l’origine même de mon prénom. associé à une déesse grecque de la fertilité (c’est aussi Cybèle chez les Phrygiens). Moi qui admire la Grèce antique, cela ne peut pas me faire plus plaisir. Enfin un prénom, bien féminin, une détermination.
Le cap, j’oserais le franchir le mois dernier. Premier rendez-vous chez un psychologue afin d’avoir un regard à priori éclairé. Durant tout mon témoignage, il ne m’interrompra que peu de fois, me demandant de développer certains points. Je lui ait montré que j’ai déjà assez mûrement réfléchi à la question, que selon moi, il n’y a pas trop d’autre choix. J’ignore si c’est une attitude correcte à adopter… En tout cas, il a écrit deux pages manuscrite tout au long de mon intervention, preuve qu’il y avait certainement pas mal de choses à dire. J’aurais un rendez-vous dans une semaine et demi de nouveau. Ce sera l’occasion je pense de développer un peu plus certains points, et d’avoir des réponses.
Changement de vie, nouveaux départs… Je quitterai prochainement Marseille pour Gap. Ce sera l’occasion de faire les choses qui me plaisent (photo et passion pour la météo). Je serais aussi enfin libre car possédant mon propre appartement. D’ici la fin de l’année, je commencerais à constituer l’équipe médicale qui m’accompagnera durant ma transition. Quand je regarde mon corps, je me dis qu’il y a « un peu » de travail, même si celui-ci est en de bonnes dispositions.
Au juste, je sais que ce qui m’attends ne va pas être rigolo, que je traverserai des moments difficiles, qu’il va me falloir assumer. Je sais aussi qu’il n’y aura pas de retour arrière possible une fois le THS enclenché. Mais je suis désormais déterminée. Et je pense que je peux le dire plus que jamais : sûre et certaine.
En cadeau dans cet article (BONUX !), la leçon n°1. Prise de vue réalisée il y a environ 2 ans. J’adore ce petite bustier. Bon par contre, j’ai du rembourrer la partie poitrine, la mienne ne remplissant pas grand chose hélas.