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Transphobie chez La Poste

De ci de là il m’est arrivée de rencontrer de la transphobie, que ce soit au niveau institutionnel ou dans la rue. Le dernier délit venait du département de la Dordogne qui refusait d’utiliser mon prénom sur la carte Sésame. J’ai plus ou moins laissé tomber l’affaire, d’autant que mes prénoms ont été récemment changés.

Mais l’histoire que je vais vous raconter dénote d’une transphobie sciemment orchestrée dans le but de blesser littéralement. Et cela concerne le groupe La Poste.

Le délit date d’aujourd’hui, le Lundi 25 Septembre 2017, à Bergerac, au centre de tri de la Rue Didier Daurat, entre 15h50 et 16h20. Je n’ai pas le nom de la guichetière transphobe mais cela n’est pas important. L’important étant que cet acte ne passe pas inaperçu.

Mon compagnon et moi allions donc au guichet afin d’envoyer un colis à un couple d’amis. Et juste ça. Sur le bordereau où est inscrite l’adresse de l’expéditeur est indiqué le prénom de mon compagnon. Elle le lit et demande :

«Mais c’est de quelle origine ?
– (Lui) Celtique.
– Ahhhhh bah je connaissais pas. C’est très joli. Et c’est féminin ou masculin ?
– Non non, c’est neutre.
– Mais vous, vous êtes une fille ou un garçon ?»
Là, je commence à bouillir un peu intérieurement. C’est quoi ces question. Occupez-vous de réceptionner le colis et faites votre boulot au lieu de poser des questions qui n’ont rien à voir. Je réponds pour mon compagnon :
«Ni l’un ni l’autre.
– C’est marrant, j’aurais dit plutôt garçon. Et pour vous aussi d’ailleurs [là elle s’adressait à moi].
– Non non mais moi je suis une nana.
– D’accord d’accord. Non parce que votre copain j’aurai dit garçon mais vous je sais pas trop, vous comprenez ?
– Bah non, je suis une fille. Voilà c’est tout.»
A cet instant j’ai envie de lui envoyer le bureau dans les dents. Mais elle continue sur sa lancée :
«Non mais vous voyez j’ai rien contre ça. Si vous saviez ce que je rencontre, des qui ont fait leur transformation, d’autres qui sont opérés, tout ça.
– Oui, enfin bon… [tentant de garder mon calme]. Cela ne vous regarde pas tellement. Imaginez si je vous demandais si vous avez subit telle ou telle opération.
– Bah vous seriez supris !
– SuprisE.
– Oui oui, c’est bien ce que je dis, vous seriez surpris.
– SurprisE !»

Bref, la conversation reprends sur le paquet à faire livrer, mon compagnon paye le montant du colis et nous nous en allons.
En sortant on a une grosse envie de tout envoyer valdinguer. Mais je me dis que je vais pas en rester là. Cette guichetière nous à manqué de respect, et elle nous doit des excuses. Donc retour dans le bureau.

« Oui ? Vous avez oublié quelque chose ?
– Oui, alors voilà, en fait… Vous avez oublié quelques excuses. Là vous voyez on est juste venu-e-s faire livrer un colis, et vous nous questionnez sur notre genre. Vous comprenez ?
– Oui bon alors si vous êtes revenue pour ça c’est pas la peine. J’ai autre chose à faire que de m’occuper de vos problèmes.
– Ah bon ? Non mais là c’est juste un histoire de respect. Vous n’avez pas à- [elle me coupe]
– Bon, écoutez, je connais les codes et si vous insistez je fais venir la sécurité.
– Ah ben justement… [et là elle me coupe encore et parle en même temps que moi] vous devriez connaître [je dois hausser la voix] VOUS DEVRIEZ CONNAÎTRE LE 225-1 DU CODE PENAL ET-
– OUI OUI, moi aussi je connais la loi messieurs.
– Messieur-Dame. Je suis une femme !
– Oui ben si j’ai que ça a faire que de regarder dans le pantalon des gens pour savoir si c’est une vraie femme…
– Attendez. Car là vous supposez que je ne suis pas une vraie femme ?? Vraiment ?»
Elle ne réponds pas et nous intime de partir en appelant la sécurité.
On s’en va finalement, j’en profite pour bien dire à haute voix que la transphobie, merci bien. Et je qualifie la Poste de transphobe.

Elle nous a dit qu’il y a des caméras qui enregistrent tout. Bah justement. Cela sera l’occasion de vérifier nos dires. Et que cette guichetière a été transphobe envers des client-e-s.

Cela n’est pas la première fois que La Poste se comporte de façon transphobe envers moi et mon compagnon. A Dijon déjà, par deux occasions, les employé-e-s se sont montré-e-s très indiscret-e-s et intrusif-v-es quant à notre vie privée.

Je rappelle, enfin, que de tels actes tombent sous le coup de l’article 225-1 du Code Pénal, concernant les discriminations, notamment sur l’identité de genre.

A bon-ne entendeur-s-e.

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